THEATRE DEMODOCOS

HOMERE

ILIADE

Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère


lecture intégrale de l'Iliade
Printemps des Poètes, Université Paris IV-Sorbonne
5-6-7 mars 2005

Les assiégés assaillent les assiégeants

Par ces cris, ils incitaient les Argiens à combattre.
Comme vont tombant les flocons de la neige hivernale,
innombrables flocons, quand Zeus s'est mis, dieu de ruse,
à la verser, révélant aux hommes les flèches siennes :
ensommeillant les vents, il la verse, pour qu'elle recouvre
les sommets des grandes montagnes, les hauts promontoires,
les prairies de safran et les gras pâturages des hommes,
elle est versée sur les flots grisonnants, sur les ports et les côtes,
seule la vague qui va la repousse ; mais tout le reste
en est enveloppé, quand la neige de Zeus s'amoncelle.
Ainsi des deux côtés volaient, innombrables, les pierres,
qui tombaient sur les rangs troyens, ou des lignes troyennes
sur les rangs achéens. Tout le mur renvoyait le vacarme.
Non, même alors, ni les Troyens, ni Hector le sublime
n'eût brisé la porte du mur ni la grande barre,
si Sarpédon, poussé par son père Zeus, dieu de ruse,
n'eût attaqué les Argiens, comme un lion des vaches à cornes.
Il se couvrit aussitôt de son bouclier circulaire,
merveilleux, façonné d'airain, travail de la forge,
qu'un forgeron garnit de peaux cousues, innombrables,
traversées de clous d'or sur toute la circonférence :
le tenant au-devant de lui, brandissant deux lances,
il partit, comme un lion rejeton-de-montagne, à qui manque
depuis longtemps la viande, son cœur farouche le pousse
à s'attaquer aux troupeaux, à gagner l'étable profonde ;
et s'il trouve à cet endroit des hommes, des pâtres
surveillant les troupeaux avec leurs chiens et leurs piques,
il ne veut pas s'enfuir qu'il n'ait attaqué l'étable,
mais saisir sa proie et bondir, à moins qu'une pique
ne le frappe­ aussitôt, jetée d'une main rapide.
Ainsi son cœur poussait Sarpédon d'allure divine
à foncer sur le mur et à rompre créneaux et corniche.
(chant 12, 277-308 Iliade)

Principe de l'événement : le feu et le fleuve

Rendre le feu de l'inspiration homérique, dans le fleuve de la parole, le vers, à travers la récitation, dans une lecture déclamée-récitée-chantée, la continuité de l'Iliade d'Homère le fils du fleuve.

Un événement démesuré (plus de 15600 vers), mesuré par le rythme de l'hexamètre, et structuré selon l'architecture des vingt-quatre chants de l'Iliade, à dire en vingt-quatre heures, réparties sur trois jours, comme le voulait Ronsard.

Voici l'avant-livre, où l'Iliade n'est pas encore imprimée, comme l'Homère d'avant l'écriture..., et où elle peut encore varier, selon les humeurs du traducteur, des aèdes, selon les trouvailles.

La parole vivante d'Homère n'est pas faite pour être enfermée dans un livre. La lecture silencieuse est le plus grand ennemi d'Homère et de la poésie. Homère se dit, ou s'écoute. Ce n'est qu'en l'écoutant qu'on comprend ce qui se tisse d'un vers à l'autre, d'un chant à l'autre, d'une extrémité du poème à une autre. D'hier à aujourd'hui, à demain. Un simple écho, une simple répétition, à dix mille vers de distance, trahit l'intention du poète, et son existence incontestée.

Pour qui Homère compose-t-il son poème ? pour les dieux de l'Olympe ? Réaffirmons que c'est pour nous. Aujourd'hui. Les faits ne cessent de démentir notre désir de bonheur, ces guerres qui se sont succédé pendant la traduction : Iran contre Irak, guerre du Golfe, Bosnie, Tchad, Afghanistan, Tchétchénie, Irak...

Avec l'Iliade, le parti-pris est de valoriser la poésie, la force des images, la vitalité de la langue visionnaire. Des récitants se succèdent, seuls, ou à deux ou à trois, au-delà c'est en choeur : ils livrent le récit au public, ils transmettent les sons, les épithètes, le rituel poétique.

Renouer avec le public, retrouver une forme, une "oralité" secondaire, en permettant de lancer le début des chants en grec ancien, de doubler les voix, de chanter avec cette double voix qui fait l'originalité des expériences de la compagnie Démodocos depuis 1995. Rêver : un choeur d'enfant lance la lecture en grec ancien, pour la beauté, l'éducation et la culture.

Un symbole par chant, image séminale et révélatrice, est dévoilé..

Qui est Démodocos ?

Démodocos, l'aède aveugle qui se souvient de l'Iliade dans l'Odyssée, est le nom d'une compagnie de théâtre antique qui fête ses dix ans. Dix ans à chanter et à dire Homère, mais aussi Eschyle, Sophocle et Aristophane, à rechercher l'origine de la parole dans le mythe d'Orphée, à célébrer par ses satyres les mystères de Dionysos. Avec la tête de la Gorgone Méduse pour emblème.

Dix ans, comme le temps passé par les Achéens pour prendre Troie. Dix ans, comme le temps passé par Ulysse pour retrouver son Ithaque.
Les dix ans de Démodocos croisent les vingt ans que Philippe Brunet a passés pour traduire l'Iliade, et, qu'il a passés avec Démodocos pour réinventer un art de la diction rythmée en grec ancien et en français, pour promouvoir une scène bilingue "transcontemporaine".

C'est la dernière étape de la parole avant le livre. Démodocos propose de revivre par la voix le récit tout entier, les quelque 15600 vers du premier poème de la littérature européenne. Avec tous : en accueillant tous les aèdes démodociens, et tous ceux qui souhaiteront prêter leur voix au poème de la colère d'Achille.

1985 : commencement de la traduction 1995 : création de Démodocos 2005 : Démodocos dit toute l'Iliade avec ses amis-aèdes

Un hommage enthousiaste

Démodocos, à travers cette Iliade, le poème de la guerre, rend hommage avec Homère à la paix, à la jeunesse, à la beauté et la fragilité de la vieaux artisans de l'éducation et de la culture, à la langue française à tous ceux qui plaident, aujourd'hui comme hier, pour la transmission de la mémoire, aux enfants, les premiers à vouloir entendre les histoires d'Achille et d'Ulysse, les plus doués pour scander, en grec ancien, en français, les hexamètres dactyliques

A ses morts aussi - comme l'Iliade, tout entière dressée comme un monument funéraire -
précoces, éternels Louis Castellan et Pierre Aubry, qui n'auront connu que le début de la traduction, David Gritz (1978-2002), mort à Jérusalem un mois après que Démodocos y eût joué la mort d'Hector, Pierre Fortassier, le professeur de grec (1922-1998) Eric Pide, le philosophe dionysiaque (1930-1998) Jean Rouch, le griot (1918-2004)

Quand, où, par qui ?

"Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère" : le rêve de Ronsard deviendra réalité les 5, 6 et 7 mars à la Sorbonne, dans le cadre du Printemps des Poètes. Relayés par des choeurs d'enfants qui entonneront les chants en grec ancien, plus de quarante aèdes (dont le conteur Bruno de La Salle, le traducteur André Markowicz, l'helléniste Paul Demont...) diront les 15000 vers de l'Iliade dans la traduction nouvelle de Philippe Brunet.
Une première date et un premier lieu : Printemps des Poètes, 5, 6 et 7 mars 2005, Sorbonne
5 mars : 14h-23h, amphi Richelieu (chants 1-8)
6 mars : 10h-13h et 14h-23h, salle Louis Liard (chant 9-11 et 12-20)
7 mars : 20h-23h, amphi Richelieu (chants 21-24)
Entrée gratuite. 17, rue de la Sorbonne. M° Cluny.

Le Printemps des Poètes aura pour thème : "Passeurs de mémoire". Bienvenue aux aèdes qui souhaiteraient participer à la lecture.
contact : demodocos@demodocos.com - 01 45 26 49 10
Organisateur :
l'Université Paris IV-Sorbonne, Service Culturel avec l'association Démodocos,
directeur artistique et traducteur : Philippe Brunet
Partenaires :

le Ministère de l'Education
Nationale le Rectorat de Paris
le Printemps des Poètes
Homerica

Association Démodocos. 5 rue Frochot 750O9 Paris, tel: 01 45 26 49 10, fax: 01 48 74 11 33
N°Siret 433 702 586 000 10 APE 913E
Paru au J.O n°011(1995)

Photos du récital L'Iliade ou la colère d'Achille, 12 janvier 2006 à Bologne, par Philippe Brunet sur le site de l'ambassade

http://www.france-italia.it/index.php?lingua=it&menu=82&cont=2663&citta=Bologna
et
http://www.france-italia.it/index.php?menu=82&lingua=it&citta=Bologna

Quelques photos - PHOTOS Chant 1- - - - - Chant 2 - - - - Chant 3 et 4 - - - - Chant 5, 6 et 7 - - - - Chant 9 et 11 - - - - Chant 13, 14 et 15 - - - - - Chant 22 - - - - - Chant 23 -
Planning de lecture des chants. - - LECTURE -
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Présentation rapide et références - - REFERENCES -
Distribution à AVIGNON
AUBRAC : Hector au pied du mur
Quelques enregistrements:
- debut.mp3 Invocation à la Muse (Iliade, chant 1), Institut Français d'Athènes.
- petit pere.mp3 Hermès à Priam, par Estelle Meyer, Pierre-Yves Testenoire, Yann Migoubert (chant 24) - Acropole -
- priam.mp3- Hermès à Priam.mp3 suite, avec aussi Nicolas Lakshmanan et Rebecca Lefèvre
- en grec.mp3 funérailles d'Hector (d'après une mélodie de François Cam), avec Philippe Brunet et Yann Migoubert

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Lire toute l'Iliade - Historique

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Mis à jour le 31/05/2006>