LETTRE AUX AEDES N° 7

Paris, le 27 Juin 2005

Bonjour, chers aèdes,

/Seule la poésie est traduisible/

Qu'ajouter à cela ? Maintenant que c'est dit, l'évidence crève les yeux. Bien sûr, la poésie est parfaitement intraduisible. Mais elle, elle le sait - et lui, le métapoétiste, il ne peut ignorer qu'il s'aventure dans les territoires de l'impossible.
À côté, le transprosateur fait l'oie blanche, et prétend tenter de rendre la phrase originale, le rythme particulier de l'auteur. Il n'y parvient jamais... Mais ce qui est encore plus rare, c'est qu'il parvienne à trouver un style dans sa propre langue. Toujours tremblant devant la déconcertante facilité de transcrire une prose étrangère quelle qu'elle soit, il se balade impunément dans les arrangements des vocables, trouvant toujours une nouvelle excuse pour n'avoir pas de style.
Bien sûr que nous t'aimons, cher transprosateur, de nous laisser entrevoir, à travers la terne transparence de ta langue combien le texte original t'est supérieur, combien nous devrions inonder nos joues de larmes de n'avoir pas appris le russe et l'italien. Mais... Mais si... Mais si enfin tu aimais vraiment la langue supérieure entre toutes – le français, évidemment le français – comme ta honte de la maltraiter de la sorte comme le frémissement de livrer ainsi une telle maîtresse à la prostitution comme ils irradieraient ton écriture.
Et vous, Monsieur le métapoétiste, que personne jamais ne lira vous qui produisez le parfaitement illisible, vous êtes sûr ou d'être nullissime ou... Ou quelquefois, touché par le caprice des Grâces, d'écrire en /français./ /NLM, 17 juillet 2005/


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